Mon père, Georges Bigot, peintre lui même, m’a donné le goût de la peinture et m’a toujours incité à explorer mon univers artistique en tentant des expériences picturales en tous sens. Adepte des Dadaistes et des Surréalistes, il m'a toujours dit "Ne cherche pas à comprendre, laisse toi toucher". Ce goût pour les matières artistiques m’a incité à découvrir le théâtre, puis la danse contemporaine. La peinture n’a donc pas été si présente au début de ma carrière de danseur même si j’ai toujours griffonné sur des carnets. En 1993, au cours d'une résidence de création de danse, j'ai repris la peinture et le dessin me rendant compte que ces deux passions sont intimement liées. J’ai toujours alimenté les annotations des pièces de la compagnie Ex nihilo que nous dirigeons avec Anne Le Batard, de dessins, de croquis, de schémas sur les parcours, les mouvements, les silhouettes des danseurs. J’ai parfois intégré le dessins dans les pièces, dans le spectacle Trajets de vie Trajets de ville par exemple, je dessine l’univers graphique sur le sol, sur des places et des bancs publics. Après avoir beaucoup travaillé sur des supports papier de petite taille j'ai eu envie d’investir la peinture avec mon corps et partir sur des grands formats. En transformant mon studio de danse Normand en atelier de peinture, j’ai pu travailler des grands formats et des fresques. Je peins au sol comme à la verticale sur des plaques de bois, à la truelle et au pinceau, avec de la peinture acrylique et glycéro souvent de récupération et parfois j'intègre divers matériaux: bois, fer, papier... L'espace m'a permis une approche plus physique de ma peinture, qui passe par un total engagement du corps. Ces deux passions danse et peinture fusionnent dans un solo Derrière le blanc associé à un musicien live Pascal Ferrari qui suit une piste amorcée en 2000 avec le solo Tracés. Je renouvelle cette expérience avec la performance Extra Time présentée pour les vernissages des expositions Rouille et Cendres (Klap Marseille et Festival Movements Detmold) et Abstraits au Lézarap'art (Marseille). Dans ce dernier projet la sculpture et le texte porté par un comédien complice Charles-Henri Despeignes vont compléter cette univers.
Ces deux parcours artistiques se nourrissent l'un de l'autre et restent intimement liées.